Chaque année, c’est la même histoire. A chaque rentrée scolaire, c’est l’afflux de milliers d’étudiants sur le marché locatif. A la veille de la rentrée universitaire 2019, on estimait que 350 000 jeunes étaient toujours à la recherche d’un logement … Un vrai parcours du combattant des temps modernes !
Et les parents font peine à voir. Désespérés à l’idée de ne pas trouver un hébergement pour leurs enfants.
La plupart de ces familles ont pourtant des très bons dossiers. Des garants solides : CDI pour les 2 parents et des revenus réunis qui atteignent jusqu’à 8 fois le loyer.
Mais c’est ainsi dans les grandes agglomérations : Trop de demandes et pas assez d’offres entre juillet et octobre.
Il faut attendre des saisons plus creuses pour retrouver une accalmie sur le marché locatif.
Certains parents prennent les devants en achetant un studio pour leur progéniture. L’idée parait intéressante. On n’est jamais mieux servi que par soi même.
Fini les coups de fil aux agences, fini les dossiers locataires à constituer, fini cette angoisse de ne pas être retenu parce que vous êtes déjà le 50ème candidat à postuler sur le même bien.
Pourtant êtes-vous bien sur que cette solution soit la bonne ? Voici l’erreur que vous risquez de commettre en achetant un studio pour votre enfant :
Sommaire
Investir en fonction des besoins et envies de votre enfant
Où investir ? Prêt d’une gare ? Où sont les facs, les grandes écoles ? Les commerces et transports en commun ? Quels sont les quartiers agréables à vivre, assez sécurisés pour mon enfant ?
Ce sont les premières questions que vous allez naturellement vous poser en tant que bon père de famille. Mais aurez-vous en parallèle ce regard d’investisseur ? Aurez-vous étudier sous l’angle rentabilité loyers/prix d’achat ? Penserez-vous à de la revalorisation à long terme ?
De nombreux parents choisiront d’acheter dans un lieu sécurisé, hypercentré, bien desservi par les transports et surtout près de l’école de leur enfant. Ils ne chercheront pas à s’aventurer ailleurs en pariant sur l’essor potentiel d’autres quartiers.
Avant d’investir, gardez en tête que votre enfant ne restera pas longtemps dans votre bien. Tout au plus 3 années…
Les jeunes générations aiment bouger, voyager tout au long de leurs années d’étude (vive Erasmus!), changer de filières d’études (et donc d’écoles), tenter aussi l’expérience de la colocation, …
Vous serez peut être tenté de me dire que votre studio conviendra également à votre second enfant. En êtes vous vraiment sure ? Pensez-vous qu’il envisagera les mêmes études ?
Quand votre enfant partira ensuite vers d’autres aventures, vous devrez alors mettre en location votre bien. Il est probable à ce moment là que le bien choisi pour votre enfant ne corresponde pas aux critères d’autres familles.
Exemple: vous avez acheté un studio proche de l’école de votre enfant mais loin de toutes les autres grandes écoles. Le problème, c’est que vous avez investi dans une zone où trop de logements sont disponibles. Difficile de le louer ensuite et il vous restera à baisser le loyer ou à revendre (dommage pour la plus value).
Louez pour votre enfant et investissez ailleurs
Pourquoi acheter pour votre enfant plutôt qu’investir ? Ne partez pas dans l’idée que vous allez perdre de l’argent en versant des loyers. Vous allez voir que c’est tout le contraire qui va se produire. Preuve à l’appui.
Payez les loyers de votre enfant grâce à vos revenus locatifs
Partez sur le principe que vous achetez un studio pour le louer à un étudiant. Grâce à ces revenus locatifs perçus, vous pourrez payer le loyer de votre propre enfant.
Et là vous vous dites : « c’est bien gentil mais j’aurai ensuite des impôts à payer ! Quel est l’intérêt ? »
Et bien sachez que vous n’aurez peut être pas du tout d’impôts !
Tout dépend du régime fiscal pour lequel vous allez opter et du niveau de travaux à mettre en place.
Exemple: en optant pour le LMNP (location meublée non professionnel), vous n’aurez pas de fiscalité pendant de nombreuses années.
Pour faire simple et court, vous achetez un petit appartement bien situé mais où vous avez TOUT à refaire. Vous le louez en meublé. Et vous passez tous vos frais (dont les travaux) et amortissements sur vos revenus locatifs.
L’affaire est intéressante : vous vous constituez ainsi un petit patrimoine sans payer d’impôts. Et cerise sur le gâteau, vous pourriez bien réaliser une plus-value sur votre bien (acheté en mauvais état) dans quelques années.
Percevoir en plus des aides au logement
Autre avantage à ne pas acheter le studio de votre enfant : votre enfant devrait toucher en plus des aides de l’Etat …
Les étudiants français ont cet énorme avantage en France de bénéficier des aides au logement de la part de la Caisse d’allocations familiales (CAF).
Elles sont au nombre de 3 : l’Allocation de logement social (ALS), l’Aide personnalisée au logement (APL) et l’allocation de logement familiale (ALF).
Il suffit de respecter ces 4 conditions pour obtenir l’une de ces aides (extrait service-public) :
- Être français. Si vous êtes étranger, vous devez disposer d’un titre de séjour en cours de validité
- Louer un logement décent
- Ne pas avoir de lien de parenté avec le propriétaire du logement
- Avoir des ressources (salaire, bourse, pension alimentaire reçue…) inférieures à certains plafonds
Ces aides peuvent ouvrir une bonne partie du loyer.
Voici une petite simulation à partir de la situation suivante : jeune de 20 ans, locataire d’un studio meublé à Lyon 3ème pour un montant de 580 euros toutes charges comprises, pas de revenus déclarés en N-2, ni de rattachement fiscal aux parents, pas de demande de bourse.
Montant estimé de l’aide : 171 euros. Soit plus d’1/3 du loyer.

Cette aide ne pourrait pas être versée à votre enfant si vous êtes le propriétaire de son logement. Dommage de passer à côté de celle-ci …
Rendre plus autonome votre enfant
Pas si facile de voir son enfant quitter le nid. Je le comprends très bien en tant que maman.
Mais laisser votre enfant investir un nouveau lieu, un logement qui ne vous appartient pas, le rendra plus autonome.
A l’inverse, il aura cette impression que le cordon n’est pas coupé (ce qui est en partie vrai si vous continuez à lui verser de l’argent de poche 😉 ).
C’est éviter aussi beaucoup de désaccords avec votre enfant au sujet de l’entretien du logement. Comme le logement n’est pas le vôtre, vous ne serez pas continuellement sur son dos.
Cet article vous a plu ? Envie de devenir un parent investisseur plus malin que les autres ? Suivez chaque jour à travers ma newsletter quotidienne. Abonnez-vous gratuitement pour ne louper aucun bon plan : https://nouveautournant.fr
Laisser un commentaire